Le café du matin se boit dans une maisonnée encore silencieuse. Au jardin, les haies n'ont pas dégivré depuis bientôt deux jours, offrant le même spectacle d'immobilité glacée. À peine ouvre-t-on les fenêtres que les vitres se piquent de froid. De l'autre côté de la vallée, les champs tout engivrés donnent l'illusion d'un brouillard qui se perd dans l'horizon derrière lequel le soleil point diffusément.
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Le café du matin se boit dans la lumière tamisée du salon, à l'heure où chacune dort encore. La nuit lambine, ne cédant qu'à peine aux lueurs incertaines d'une aube qui devra lutter contre la brume. Ouvrant les volets, on sent dans l'air cette odeur presque solide que portent les hivers rigoureux. Sur le rebord de la fenêtre, notre hellébore savoure ces heures froides.
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Le café du matin se boit devant des reliquats de vapeurs brumeuses luttant contre un soleil de plus en plus clair. La colline se dépoisse de l'humidité nocturne. Des vers se tortillent dans le parterre jouxtant les lauriers coupés, qui doit encore recevoir des bulbes pour le prochain printemps. Un chat tout empreint d'une morne indolence marche en équilibre sur le muret, à dix pas de moi.
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Le café du matin se boit depuis notre colline, sous un soleil honnête qui nous a tant fait défaut dans les Deux-Sèvres. Le froid s'est installé ; le chauffage est relancé pour les six prochains mois. Un léger vent pique au dehors, qui va nous faire ressortir des vêtements plus chauds. La saison des heures justes, enfin.
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Le café du matin se boit au pied de l'aube, qui se fraie une lueur dans la densité gris noir qui réduit l'horizon. Une fouine a trouvé refuge dans les combles et fait un vacarme épouvantable. Le sommeil ne m'a pas tout à fait lâché.
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Le café du matin se boit au bord d'une terrasse investie d'une pluie fine. L'automne est bien là, avec son froid qui s'entraîne à pénétrer les os. Le jour s'éveille, et les verts du jardin avec lui. Un duo de limaces traîne à deux pas. C'est bientôt l'heure du marché.
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Le café du matin se boit au bord d'une terrasse encore humide de la nuit passée. Une odeur plane, qui précède souvent les fortes pluies ; on croirait que la terre se tend pour s'abreuver. Le jardin est un mélange de verts et de gris. Une compagnie de limaces et d'escargots s'en donne à cœur joie dans les interstices herbeux qui bordent les dalles.
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Le café du matin se boit, offert par le centre social, derrière les tables dressées du vide-grenier du quartier. Une foule bigarrée de têtes connues se masse depuis une bonne heure pour donner au parc où nous sommes les couleurs vives de tous ces jeux d'enfants qui encombrent les placards, les garages et les greniers. On vend mal, souvent à de mauvais prix, mais on papote et c'est le plus important.
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Le café du matin se boit face au noir d'une nuit qui semble décidée à rester. Les nuits retrouvent leur fin prématurée par les questions à régler, dont le sommeil a permis d'équilibrer les urgences. La pluie a rabattu le monde dans une fraîcheur heureuse. Deux limaces semblent admirer l'audace d'un escargot qui monte le pied de la table de jardin bâchée. Des moteurs de voitures se font entendre du bas de la colline.
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Le café du matin se boit dans la satisfaction d'emplois du temps terminés, qui demanderont un dernier coup de polish dans les prochaines quarante-huit heures. Sans filles cette semaine, Madame et moi profitons d'un temps retrouvé pour nous seuls.
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