Difficile pour moi de m'exprimer sur ce qui se passe en Syrie car je connais mal le sujet, et la France l'a diplomatiquement totalement désinvesti. Je suis pudiquement heureux pour ces gens qu'ils aient à nouveau de l'espoir.
« En Syrie, c’est la révolution de 2011 qui se poursuit aujourd’hui »
https://www.mediapart.fr/journal/international/091224/en-syrie-c-est-la-revolution-de-2011-qui-se-poursuit-aujourd-hui?utm_source=global&utm_medium=social&utm_campaign=SharingApp&xtor=CS3-5
La sortie de prison Raghid Tartari me réjouit autant que sa durée d'emprisonnement m'attriste. Enfermé en 1982, il était déjà prisonnier depuis 26 ans quand Nicolas Sarkozy a invité Bachar El-Assad à l'Elysée… il aura dû attendre sa libération 16 ans de plus.
Je crois que pour moi, le point de bascule a été l'absence de conséquences après l'attaque chimique au gaz sarin sur la population civile de la Goutta. C'est à ce moment-là que j'ai compris qu'on ne ferait rien pour les syriens, que nous étions complices. Et que je me suis retiré le droit de me réjouir outrageusement d'une libération.
D'une certaine manière, je ressens la même chose pour la population gazaoui. Si un jour, Israël arrête de massacrer les civils, je serais content pour eux. Mais je pense que j'ai perdu le droit à toute forme de liesse par mon inaction. Même si je suis opposé à ce qui se passe là-bas, j'ai l'honnêteté intellectuelle de reconnaître que je ne fais rien de concret pour eux.
Toute cette exposition de scènes de liesse sur les réseaux à flux algorithmique me laissent à penser qu'on a encore affaire à la sur-exploitation d'une émotion à des fins mercantiles. On fabrique un spectacle, de l'entertainment pour occidentaux, vite consommé, vite oublié et assez indigne.
Alors je le redis, je pense qu'on peut être content·es pour elles et eux. Mais un peu de lucidité et de pudeur, aussi, ça ne fait pas de mal.
Ah tiens, un autre truc "ah mais oui mais les résistants, ils sont pas vraiment parfaits non plus, et on ne peut pas l'ignorer".
Plein de gens en France arrivent très bien à ignorer le profil de certains des résistants de la seconde guerre mondiale depuis près de 80 ans. Et ne parlons pas de nos valeureux soldats de l'Indochine ou d'Algérie.
Et si nous regardions notre histoire avant de se mêler de celle des autres ?