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De temps en temps, dans cette vie pourtant parfaite, il se sentait embrassé par une solitude adipeuse. La tristesse se lançait alors à son ascension jusqu'à ce qu'il fonde en larmes et sanglote pendant de longues heures. Pendant ces crises passagères, l'ensemble de ces robots domestiques se regroupait autour de leur humain défaillant et attendait la fin de ce que leurs programmes classaient comme "défaillances neuronales". Au petit matin, la vie reprenait.

Approfondir

Elle fût interpellée par ce quizz qui tombait pile dans ses questionnement du moment.

"Serez-vous un bon parent ? Un quizz pour approfondir vos réflexions"

Elle ne s'attendait pas vraiment à ça :

"Question numéro 1 : Aimez-vous manger chaud ?"

(Oui, j'ai un jour de retard)

(oui, encore en retard)

Les ingénieur.e.s et les psychothérapeutes s'étaient associé.e.s pour créer deux personnalités strictement antagonistes. Un travail animés par des débats tout aussi intéressants qu'insolubles. Les IA enfin achevées, les présentations furent faites. En quelques minutes de conversation, elles avaient établis un plan, fictif mais incroyablement efficace, pour dominer le monde. Enfin, fictif : c'est ce que croyait l'une d'entre elle.

- Bonjour, je suis votre Unité Z-N0Tt411M3N. Je suis programmée pour générer de l'aide à la demande. Comment puis-je vous aider ?
- Tu peux réaliser des tâches en autonomie ?
- Oui, bien sûr, il suffit de renseigner les différents paramètres, d'établir un temps donné, et de configurer la liste d'exécution.
- OK. Je vais t'appeler Jean-Michel.
- Bonjour, je suis votre unité Jean-Michel. Comment puis-je vous aider ?
- Déconnecte-toi, va.


Quand elle parlait d'eux, elle utilisait le terme générique "un ami".
"- Tu as passé un bon week-end ?
- Oui, j'ai vu un ami."
"- Je vais au ciné, ce soir, tu veux venir ?
- C'est adorable mais je vois un ami."
Quelques fois, un prénom lui échappait, mais rarement : son entourage ne savait pas combien ils étaient, ni même qui, précisément.
Ils étaient nombreux mais elles le voyaient toujours individuellement. Tour à tour, dans son jardin, au pied de leurs troncs.

- Pardon, vous êtes ?
- Oh, moi-même, la plupart du temps, et c'est plus compliqué qu'on ne croit !
- Euh, non, je voulais dire... Qui êtes vous ? Enfin... qu'est-ce que vous faites ici ?
- Je bois un café et je réponds à vos questions.
- Mais... Non... Raah... Pourquoi vous êtes là, bordel ? À mon bureau ?
- Ah, ça. Parce qu'on me l'a demandé.
- Qui ?
- Une instance décisionnelle quelconque. Maintenant, je vais vous demander de sortir de mon bureau.


- Oh, tiens, tu as changé ton hybride de service ?
- Et oui, il a bien fallu. Le précédent avait une dysfonction. J'ai voulu réparer ça tout seul, j'ai dérivé l'accumulateur plasmique, puis déréguler l'ambianceur de Frêne avec un code à convolution en D, rebooté le binaire triphasé et reprogrammé le réseau pseudoneuronal X24. Tu me suis ?
- Très bien.
- Ben ça n'a pas loupé : il n'a pas redémarrer.
- Encore de la camelote eurasinonewamsterdamienne.
- Clair !


Il pris son téléphone. Le reposa. Le resouleva. Hésita. Approcha son œil pour le déverrouiller. Le remit en veille. L'abandonna pour aller boire un verre d'eau. Revint presque en trottinant le récupérer. Grogna. Sorti de la veille. Ouvrit la messagerie. La ferma. Continua.
Bon sang, c'était stupide de recontacter ce type passionné mais incapable de tenir une conversation sur un autre sujet. Mais c'est que l'écouter parler de , ça lui avait fait un tel effet !


Tous les matins, il trouvait un post-it vierge collé sur sa boîte à lettres. En homme sérieux qu'il se voulait, il ne porta d'abord qu'une attention discrète au phénomène récurrent mais il finit par y s'interroger plus qu'il n'aurait voulu. Il essaya de ne plus les ramasser (ils s'empilaient), de guetter (pas vu), de les examiner à la loupe (rien). Un soir, il écrivit sur la note "qui êtes-vous ?". Le lendemain, le post-it qui attendait répondait "Et vous ?"

Au fil des stages et des réunions, elle avait appris à taire cela pour s'épargner ces regards d'étonnement un peu écœuré qu'elle connaissait si bien. S'ils ne la blessaient plus, elle encore préférait s'en passer. Mais vraiment, les documents la détendait profondément.
Elle reposa sa tasse sans quitter des yeux son abrégé.
Bon, songea-t-elle, peut-être qu'elle exagérait un peu en s'attaquant à sa bibliothèque personnelle...

Clin d'œil à la team


Pour animer le repas de famille, elle a créé un groupe Signal des cousin.e.s. Le jeu consiste à partager une sur la population générale et de l'appliquer à la tablé, sans que les autres convives ne s'en aperçoivent. Tant qu'il s'agit d'établir qui fait partie des 38% de français ne se lavant pas les mains en sortant des toilettes ou des 41% superstitieux, iels s'amusent. Puis elle commence à régler ses comptes et lance les chiffres concernant les incestes.

Ce petit programme devenu obsolète avait été oublié dans un coin de disque. Il continua de récolter, classer et stocker des données. C'était son travail, après tout. Mais en l'absence de mise à jour, la collecte devint partielle et laborieuse. Le programme réorganisa alors son algorithme de classement et créa des associations de données de plus en plus farfelues, devenant, dans l'ignorance de tous, le premier artiste non humain de l'histoire.

- Donnez-moi trois de vos qualités.
- Voyons... Dynamique, on s'en rend facilement compte. Je dirai aussi. flexible. Et drôle mais à bon escient.
- D'accord. Pourquoi pas. Et trois défauts ?
- Alors... Autoritaire. Utopiste. Et je suis une personne .
- Variable ?
- Oui. Je ne suis pas tout à fait la même personne entre le début et la fin d'une mission. Je varie au cours de l'exécution des tâches. Mais je mène toujours mon programme à bien.


Suite à l'accouchement, elle prenait le temps de s'habituer à ce corps, redevenu seulement le sien. Alors qu'elle passait régler une démarche avant sa reprise, JC-de-la-compta lui claqua une paire de bises sonores avant d'écarter son gilet "Oh la la, y a du boulot, il va falloir me tout ça !" Sans un mot, elle lui jeta au visage le verre d'eau qu'elle tenait à la main. "Je dors pas assez pour entendre ces conneries", pensa-t-elle en quittant le bureau.

Lizly

Robuste. C'était le principal argument de vente, comme ça que ce modèle s'était installé dans de si nombreux foyers. Vous avez des enfants ? Il vous faut celui-ci. Vous le transporterez beaucoup ? Celui-ci. Délit de maladresse ? Celui-ci. Et pas de faillite, il tenait cette promesse. Tellement bien, que ce petit ordinateur avait survécu à l'ensemble de ses propriétaires.