Aujourd’hui dans Affaires sensibles, le procès intenté en 1977 à Aix-en-Provence contre le Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception, le MLAC, accusé de tentative d’avortement et d’exercice illégal de la médecine.
Deux ans auparavant, en 1975, la loi dite Veil a pourtant rendu légale l’interruption volontaire de grossesse. Mais la législation, quoique fondatrice, est incomplète, puisqu’elle exclue les femmes mineures, étrangères ou précaires. Des militantes du MLAC à Aix-en-Provence continuent après 1975 de pratiquer des avortements clandestinement, hors des hôpitaux : d’abord pour suppléer aux carences de la loi, mais également parce qu’elles entendent défendre ainsi le droit de chacune à reprendre le pouvoir sur son propre corps et sur un savoir-faire abandonné aux médecins.
En mars 1977, six militantes du MLAC d’Aix doivent répondre de leurs actes devant la justice, après que le père d’une jeune femme mineure ait porté plainte. Un procès politique dont ces militantes vont s’emparer pour organiser un événement festif et engagé, au retentissement national.